
Cette œuvre de Pierre Buraglio montre l’intérêt de l’artiste pour le principe du recyclage. Les chutes de toiles, provenant de tableaux récupérés, sont découpées en triangles irréguliers, assemblées par interpénétration et juxtaposition puis ensuite agrafées entre elles, au hasard et de manière mécanique. L’ensemble est laissé flottant, sans châssis. Les agrafages permettent à l’artiste de déconstruire le tableau traditionnel pour proposer une nouvelle composition picturale abstraite, très colorée et dynamique. On retrouve par la suite cette même logique de treillage dans les Camouflages créés par l’artiste dans les années 1966-1968.

Durant les années 1970, Pierre Buraglio développe de nombreux procédés picturaux dont la série des Fenêtres fait partie. Il utilise alors de véritables fenêtres trouvées et récupérées sur des chantiers, parfois sans les modifier ou en les retravaillant à la manière d’un artisan. Les vitres transparentes sont ici remplacées par des verres de couleurs bleue et verte conférant au matériau une charge picturale sans utiliser de peinture. La fenêtre est détournée de son utilité première, elle n’ouvre sur rien mis à part le mur qui la soutient, y projetant son ombre, laissée à l’appréciation et à l’imaginaire des visiteurs. Le contraste entre enfermement et évasion crée ici toute la dynamique de l’œuvre. Fidèle à sa première volonté de ne rien montrer : Pierre Buraglio préfère, comme bien souvent, « présenter » le réel plutôt que le « représenter ».

This work by Buraglio shows the artist’s interest in the principle of recycling. Scraps of canvases, from salvaged paintings, are cut into irregular triangles, assembled by interpenetration and juxtaposition and then stapled together, randomly and mechanically. The whole is left floating, without a frame. The stapling allows the artist to deconstruct the traditional painting to propose a new abstract pictorial composition, very colourful and dynamic. This same logic of latticework can be found in the Camouflages created by the artist in the years 66-68.

During the 1970s, Buraglio developed numerous pictorial processes, of which the Window series is one. He then used real windows found and recovered on building sites, sometimes without modifying them or reworking them in the manner of a craftsman. The transparent panes are replaced here by blue and green glass, giving the material a pictorial charge without using paint. The window is diverted from its primary use, it opens onto nothing but the wall that supports it, casting its shadow, left to the appreciation and imagination of visitors. The contrast between confinement and escape creates the whole dynamic of the work. Faithful to his first desire to show nothing, Buraglio prefers, as he often does, to « present » reality rather than « represent » it.

Quest’opera di Buraglio mostra l’interesse dell’artista per il principio del riciclaggio. Ritagli di tela, provenienti da quadri di recupero, sono tagliati in triangoli irregolari, assemblati per compenetrazione e giustapposizione e poi pinzati insieme, in modo casuale e meccanico. Il tutto è lasciato fluttuare, senza una cornice. La pinzatura permette all’artista di decostruire la pittura tradizionale per proporre una nuova composizione pittorica astratta, molto colorata e dinamica. Questa stessa logica del reticolo si ritrova nei Camouflages creati dall’artista negli anni 66-68.

Durante gli anni ’70, Buraglio sviluppò numerosi processi pittorici, di cui la serie Window è uno. Ha poi utilizzato delle vere finestre trovate e recuperate nei cantieri, a volte senza modificarle o rielaborarle alla maniera di un artigiano. I vetri trasparenti sono sostituiti qui da vetri blu e verdi, dando al materiale una carica pittorica senza usare la vernice. La finestra è deviata dal suo uso primario, si apre su nient’altro che il muro che la sostiene, proiettando la sua ombra, lasciata all’apprezzamento e all’immaginazione dei visitatori. Il contrasto tra la reclusione e la fuga crea l’intera dinamica dell’opera. Fedele al suo primo desiderio di non mostrare nulla, Buraglio preferisce, come spesso fa, « presentare » la realtà piuttosto che « rappresentarla ».